1- Les séries TV, portrait de sociétés.
De nos jours les séries TV couvrent tous les genres et
tous les styles de sujets.
Mais au milieu des séries comédies qui pullulent dans le
paysage audiovisuel, les séries dramatiques ont réussis à se faire une place
importante. Le genre dramatique est même récompensé lors des Goldens Globes, en
2014 ce fut Breaking bad qui reçut le titre de meilleure série dramatique. On
voit aussi de plus en plus de réalisateurs de cinéma, s’essayer à la série, et
surtout à la série de genre dramatique, comme David Fincher avec House of
Cards, ou bien David Lynch avec Twin Peaks, entre autre.
1- Mad
Men,
Les séries dramatiques tendent de plus en plus à dresser
un portrait réaliste de nos sociétés, on fit par exemple l’éloge de Mad Men
pour son réalisme et son portrait fidèle des années 60. La série essaye
d’illustrer de manière la plus réaliste possible l’Amérique des 60’s, en évoquant les faits
marquant de l’actualité, comme l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy, la mort
de Marilyn Monroe, et les soulèvements pour les droits des noirs
américains. La série traite aussi le
changement du statut de la femme au sein du foyer mais aussi dans le monde du
travail.
Par le biais de ses différents personnages, Mad Men
illustre l’évolution des rapports entre hommes et femmes, le monde de la
publicité, le monde du travail, la place des noirs dans la société et de
manière plus générale la société américaine.
L’esthétique de la série est si fidèle à celle des 60’s
que Mad Men inspira de nombreux créateurs de mode, et qu’elle devient un vrai
référence en la matière. Son réalisme fut d’ailleurs souvent récompensé.
2- Friday
Night Lights,
Certaines séries sont si bien réalisée, si fidèles à la
réalité qu’elles sont véritablement placées au rang de monument télévisuel, et
deviennent des œuvres de références au même titre que certains grands films.
C’est le cas de Friday Night Lights, véritable œuvre
dramatique, qui eue peu de succès en Europe mais qui avec le temps a acquis le
statut de monument de la télévision, tout comme les Sopranos ou bien The Wire.
Avec pour toile de fond, le Texas et le Football
Américain étudiant, Friday Night Lights, dresse avant tout un portrait de
l’Amérique profonde et des populations qui l’habitent.
La série traite des conditions de vie des classes moyennes
dans le milieux ruraux du sud des Etats-Unis, de l’adolescence, de l’amour et
de l’amitié, de la recherche de soi, de la découverte de la vie adulte, du
dépassement de soi, en nous faisant le portrait de vies, d’hommes et de femmes.
Durant 5 saisons on assiste simplement à la vie
quotidienne des personnages principaux qui traversent chacun la vie à leur
manière et qui affrontent toutes les épreuves que l’existence mets sur leur
chemin. C’est le réalisme et la simplicité des sujets traité qui permit à la série
de trouver son public. Les notions et les concepts évoqués dans la série sont
si communs que le spectateur ne peut que s’identifier à ce qu’il voit. La
réalisation, d’une justesse à couper le souffle permet au message et aux
intentions scénaristiques de s’exprimer totalement.
3- Oz
La série OZ se déroule elle aussi sur 5 saisons. Et elle
aussi nous fait pénétrer simplement dans la vie des protagonistes.
Elle a la particularité de se dérouler dans le milieu
carcéral. On assiste dès le premier épisode à l’incarcération de Tobias
Beecher ; son incarcération dans la prison d’Oswald va être le fil
conducteur de la série puisqu’elle se terminera avec la sortie de prison de
Tobias. L’arrivé de ce personnage dans la prison va nous permettre de pénétrer dans
cet univers carcéral et dans le quotidien des détenus.
La seconde particularité de cette série est d’être
particulièrement réaliste, afin de dénoncer les conditions de détention, et les
problèmes rencontrés dans les prisons ; les conditions de travail du personnel
carcéral, la religion, la drogue, le crime, la peine de mort. L’approche,
presque documentaire de cette série, qui s’applique à The Wire également,
permet de faire passer un message fort, et permet une réelle immersion dans
l’univers de la série.
Beaucoup de
séries dramatiques jouent la carte de l’hyper réalité, de la justesse, tant des
personnages que des scénarios, afin que l’impact du message sur le spectateur
soit le plus fort, le plus juste et le plus crédible possible. Il y a une
réelle volonté de rester le plus proche possible de la réalité afin de répondre
à une demande des téléspectateurs qui désirent suivre des personnages, des
histoires crédibles, au plus proche d’eux et de leur vie. C’est une véritable
recherche d’empathie, une envie de pouvoir se projeter dans les images.
Voilà pourquoi certains scénaristes construisent des
personnages à la psychologie de plus en plus travaillée.
2 – Les séries TV, portrait d’Hommes.
La télévision nous offre des séries de
plus en plus réalistes, par le biais d’univers de plus en plus construits,
travaillés dans le but d’être le plus proche possible de la société qu’ils
illustrent, mais également par l’utilisation de personnages de moins en moins
lisses, de plus en plus humains.
En effet de nos jours le support de la série permet aux
scénaristes de travailler le plus possible la psychologie des personnages
qu’ils créent.
1- Les
Sopranos.
Les Sopranos fait partie des œuvres de références de tout
bon sériephile qui se respecte. Mais si la série possède la réputation d’être
la plus grande série de tous les temps c’est grâce à son personnage principal
Tony Soprano.
Créée en 1999, Les Sopranos est l’une des premières
séries dramatique du genre. Son personnage principal est un véritable
anti-héros, père de famille et chef mafioso.
Le principal sujet de cette série est tout simplement
Tony Soprano, ses problèmes de famille, ses conflits avec sa femme, sa carrière
criminelle et également ses problèmes plus profond, puisque la série est
ponctuée par les visites de Tony à sa psychologue.
Le personnage est si complexe, que le jeu de James
Gandolfini, l’interprète de Tony est une véritable performance et que même si
la carrière cinématographique de l’acteur est assez pauvre en récompense (il
reçut 5 récompenses dans sa carrière et toutes furent pour son rôle dans les
Sopranos), il fut considéré comme un monstre du cinéma.
Sans son personnage principal et sans le jeu d’acteur de
James Gandolfini, Les Sopranos n’aurait jamais eu le statut qu’elle a
aujourd’hui puisque tout l’intérêt de la série réside dans la complexité de son
personnage.
2- Friday
Night Lights.
En plus d’avoir un univers très construit et très
réaliste, FNL, durant les 5 saisons que dure la série, a su construire en
profondeur les protagonistes de l’histoire. La série à toute une flopée de
personnages à la personnalité très construite, des caractères très détaillés
mais la personnalité qui domine cette série est Éric Taylor.
La série nous permet de suivre les doutes d’un père de
famille qui doit jongler entre sa carrière de coach, sa passion du football et
son rôle de mari et de père de famille. Durant toute la série on suit et on
apprend à connaître cet homme, les troubles qui l’animent, ses faiblesses, ses
joies, les rapports qu’il noue avec les autres protagonistes.
Tout l’intérêt de FNL est ce portrait si réaliste et si
juste des personnages, leur complexité et leur profondeur.
Il est facile de s’identifier aux héros de FNL tant ils
sont proches de la vérité. Tant leurs souffrances et leurs joies sont celles de
tout un chacun. C’est ce qui a fait la force et le succès de cette série et
c’est ce qui en fait aujourd’hui une série de référence. C’est la qualité
d’écriture et la profondeur des personnages, et le jeu des acteurs à la hauteur
du réalisme des héros qu’ils interprètent, qui fait de cette série un véritable
monument télévisuel.
3- Les
autres séries.
Les héros de séries sont, comme on a pu le voir, de plus
en plus creusé, abimés par la vie, beaucoup moins lisses et idéalisés. Certaines
séries prêtent même des troubles mentaux à leurs personnages, c’est le cas
notamment de Dexter, l’histoire d’un père de famille, tueur en série, de United
States of Tara, l’histoire d’une mère de famille à la personnalité multiple et
également d’Homeland dont l’héroïne jouée par Claire Daine est atteinte de
bipolarité. Dans la nouvelle série à succès House Of Cards, se déroulant à la
Maison Blanche, le héros joué par Kevin Spacey est lui tellement obsédé par son
envie de réussite, qu’il n’a plus aucun sens moral. Hit and Miss, série très
réaliste, se déroulant dans la campagne pauvre et reculée de l’Angleterre
traite elle de la transsexualité.
Il y a une réelle volonté aujourd’hui de traiter tous les
aspects de l’homme, même les moins plaisants, comme la maladie, la violence, la
cruauté, la recherche de soi, en créant des personnages de plus en plus humains
donc de moins en moins parfaits.
3 – Conclusion
Mais d’où vient cette obsession à vouloir être si
réaliste, d’où vient cette volonté de vérité ?
Peut- être que cette obsession du juste, vient de l’envie
de plus en plus forte des téléspectateurs d’être pris au sérieux. Une envie
d’être considéré comme digne d’intérêt, un besoin de s’identifier, de voir que
les classes moyennes, ou pauvres ont elles aussi un intérêt à être montré.
Au milieu de ce climat de crise, dans cette société
malade de dépression, les gens n’ont peut-être plus envie d’admirer des héros
parfait, à la vie complétement insensée.
L’Homme a peut-être envie de voir l’Homme dans ce qu’il a
de plus humain, avec ses forces, ses faiblesses et ses défauts.
Les séries tv peuvent être vues comme des sortes
d’antidépresseurs, car il y a une vraie volonté de la part des spectateurs de
voir que l’herbe n’est pas plus verte ailleurs, et que l’amour, l’amitié et le
bonheur ne sont pas question de classe et d’argent.
Le support de la série permet aussi aux professionnels de
pousser au maximum leur champs d’action car la longueur d’une série permet au
scénario de s’ancrer dans un univers propre et aux personnages de prendre le
temps de se construire et d’évoluer.
C’est pourquoi beaucoup de réalisateurs de cinéma
s’essaient à la série, car elle permet de travailler en profondeur et sur la durée,
de placer leur histoire dans une réalité et de pousser la complexité et le
réalisme des personnages au maximum.
Les possibilités du support série, permettes de servir la
volonté des téléspectateurs qui sont de plus en plus friands de vérité.
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